Comme les morceaux d’un puzzle, les signaux faibles représentent des informations fragmentaires et équivoques. Pourtant, lorsqu’ils sont détectés à temps, ils peuvent non seulement annoncer des crises et des ruptures mais offrir aussi des opportunités stratégiques.
1- La prise en compte des signaux faibles se heurte à des difficultés cognitives
La détection de signaux faibles est une opération difficile. Bien souvent le signe avant coureur d’un événement inattendu n’est pas perçu parce que l’on ne peut pas le croire. D’où la nécessité en intelligence stratégique d’élargir le périmètre d’observation, pour que les représentations mentales des décideurs incluent un maximum d’hypothèses et qu’ils diminuent ainsi les zones d’ignorance profonde, qui sont autant de trous noirs pour la connaissance.
2- Négliger les angles morts conduit à s’exposer à des surprises stratégiques
On peut avoir été un leader mondial incontesté pendant des années et disparaître brutalement presque du jour au lendemain. Dès lors l’enjeu pour le responsable de l’intelligence stratégique est de trouver le bon équilibre entre une organisation centrée sur son coeur de métier et attentive à ce qui se passe à la marge de celui-ci.
3- L’interprétation des signaux faibles dans un dispositif d’intelligence stratégique
Parce qu’ils reposent sur une sensation proche de l’intuition, les signaux faibles ne constituent pas des connaissances actionnables. A ceux qui savent les interpréter, ils procurent un temps d’avance précieux sur la concurrence pour s’adapter aux mutations et proposer les innovations qui façonneront les marchés de demain.
Dans ce contexte, le rôle du professionnel de l’intelligence stratégique consiste, y compris pour lui-même, à enrichir les schémas de représentation mentaux et élargir la bande passante de ceux qui se posent des questions sur la stratégie à adopter, dans un monde marqué chaque jour un peu plus par la complexité et l’incertitude.